
A travers l’exposition "Visions secrètes", la galerie Le Garage et le peintre Gélis offriront du 18 novembre au 10 décembre prochains un hymne poétique et charnel à la vie présentant un pan de la création, rarement, si ce n'est jamais, dévoilé par ce dessinateur sorcier.
L'exposition présentera quelques toiles purement choisies par l'artiste et un important ensemble d’œuvres intimistes sur papier comportant d'audacieux dessins témoignant d'une maîtrise consommée et d'une passion pour le corps et le mouvement.
GÉLIS, peintre "transfiguratif"

Photographié ci-contre dans son atelier devant "A l'âme du violon" par Jean Dominique Burtin, Daniel Gélis, poète de la lueur et des présences, artisan de haute peinture, aime à se définir comme un peintre "transfiguratif".
Né en 1942, l’artiste vit et travaille à Orléans. Peintre de la transparence des lumières, il s'est imposé très tôt sur le marché de l'art.
Sa première exposition, en 1969, à la Galerie de Saxe, à Paris, à l'âge de vingt- sept ans, lui ouvre les portes des cimaises les plus prestigieuses. Dès cette date, il expose à Paris, en province et dans le monde entier (Amsterdam, Tokyo, Moscou, Washington, New York, Allemagne, Italie, Suisse, Canada, Chine, Singapour, Tahiti, Nouvelle Calédonie, Côte d'Ivoire, Gabon, Sénégal).
Plus de cent-vingt expositions et la présence de l’artiste dans de nombreuses collections publiques et privées témoignent du rayonnement de son œuvre et de sa grande notoriété sur le marché de l'art international.
Lauréat de plusieurs Prix (Prix Jean Meunier du Gemmail, Médaille d’Or du salon des Artistes Français...), l’artiste a aussi illustré un recueil de poésie d'Alain Naud, "Pour l’oiseau bleu qui brûle". Deux monographies ont été éditées sur sa peinture, "L’eau féconde du désir" et "Transparences et lumières rêvées".
Ce sont des croquis que je fais depuis des années et c'est le moment de les montrer. (…)
Je mets un mois pour un dessin. Je prends le temps. Je ne veux pas trop le fatiguer. Pour moi, ce sont des dessins de sculpteur.
GÉLIS, L’amour du papier
Mis à part deux à trois grandes toiles, Gélis présentera exclusivement des œuvres sur papier (encre de Chine à la plume, lavis, collage,fusain, mine de plomb, crayon graphite, sanguine. Pas de thème à proprement parler, l’ensemble jouera sur l’ombre et la lumière. Plus que des repentirs, des déchirures d’œuvres ont précédé ce rendez-vous où l’artiste privilégie "le rapport entre le trait et le blanc". Ce blanc qui n’est autre que "le silence du papier".
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GÉLIS, exquis toucher à la sanguine
Depuis quarante ans, Gélis pratique l'art de la sanguine avec un total bonheur et une exigence absolue. Celui qui pense que les plus beaux dessins à la sanguine sont ceux, préparatoires à leurs sculptures, signés Rodin ou Maillol, aime dans cette technique, "le moelleux de la matière, le trait au rasoir, le silence du blanc de la page".
Ces œuvres, ces corps, Gélis les fait naître sans repentir sur du précieux papier chiffon, papier d'Arches légèrement saumoné. A propos de cet exquis toucher, la critique d'art Michèle Rosenbaum écrivait en son temps: "Ici, la sensibilité se réfugie toute entière dans la modulation du trait et dans ce léger semis d'ombre impalpable dont Gélis a le secret." Ci-dessus "Etreintes", sanguine sur pur papier chiffon |
Dans mon travail je suis souvent revenu sur le thème d’Icare et sur celui de Janus. En ce qui concerne Janus, l’idée est celle de deux faces de la même médaille, le blanc, le noir, la face cachée et la lumière. Dans les dessins secrets, ce que je livre est ma face cachée, parfois à la limite du regardable.
Certains dessins s’appellent Les mutants, ou bien encore Le carnaval des mutants. Ce que je crois c’est que nous sommes en fait tous des mutants. Que tout est une question de vérité. Que nous ne sommes ni tout blanc ni tout noir, que nous sommes gris. Ce que je crois, c’est que nous sommes des êtres binaires et que l’artiste est le troisième pied de notre personnalité qui nous sort justement de ce binaire.
Selon moi, tout un chacun est créatif et tout le monde veut sortir de cette dualité originelle.
Communiqués par la Galerie Le Garage, les textes de présentation repris dans cet article comportent des extraits du reportage "Gélis, par délices et merveilles", ou "Le fil rouge de la création" par Jean-Dominique Burtin.
GÉLIS, "Visions secrètes" 18 novembre-10 décembre 2017
Les samedis et dimanches de 15h00 à 19h00 En semaine sur appel téléphonique
GALERIE LE GARAGE 9, rue de Bourgogne 45000 ORLEANS 06 08 78 34 02 |