Première date d’une création mondiale à la scène nationale d'Orléans ce 14 décembre. CAMPO SANTO, titre emprunté à W.G Sebald, fouille les vestiges de Pyramiden, ville fleuron de la culture soviétique et nous entraîne dans cette utopie urbaine en ruines perdue dans l’archipel norvégien du Spitzberg.
Ce voyage original dans une cité minière abandonnée à quelques centaines de kilomètres du pôle Nord est organisé par le compositeur Jérôme Combier (Ensemble Cairn) et le vidéaste/scénographe Pierre Nouvel.
Fruit du travail de toute une équipe, ce spectacle sensoriel évoquant des Hommes, des souvenirs, des morts et les ravages du temps réunit musique, vidéo, images, extraits sonores et lumière au cœur d' un ingénieux espace modulable.
Crédit photos JB Sans Nom
Et qui se souviendra d'eux, d'ailleurs est ce qu'on se souvient? (...)
Dans nos conurbations, actuelles, là ou chacun est remplaçable dans l'instant et en fait superflu dès sa naissance, il importe de jeter sans cesse du lest par dessus bord, d'oublier sans réserve tout ce dont on pourrait se souvenir, le jeunesse, l'enfance, l'origine, les aïeux et les ancêtres (...)
Rencontre avec les artistes après le spectacle
Afin de nous faire partager plus que la prestation scénique des artistes, la Scène nationale d'Orléans proposait cette fois encore une rencontre à l'issue du spectacle.
Images d'ambiance smartphone Clodelle
- Quatre ans de travail et de réflexion ont permis à Jérôme Combier de mettre au point ce projet dans la lignée d' Austerlitz, roman de W. G. Sebald (adapté en 2011 avec Pierre Nouvel et Bertand Couderc). Pour composer autour de Pyramiden, le Château de Chambord a été un refuge précieux mais dans ce lieu historique il a simplement capté le bruit de la pluie.
- De leurs deux voyages estivaux à Pyramiden, Jérôme Combier et Pierre Nouvel ont ramené 10.000 photos et 5 heures de rushes.
- CAMPO SANTO est une installation ouverte, composée de cinq tableaux successifs ponctués d' interludes. Jérôme Combier et Pierre Nouvel ont utilisé en réverbération les enregistrements effectués dans une école, une piscine, une salle de concerts et adjoint ensuite des sons métalliques.
- Fil conducteur du spectacle, les phrases en anglais, russe ou norvégien enregistrées au cours de leurs voyages sont complétées par des extraits de textes de W. G. Sebald, Denis Diderot, Rainer Maria Rilke ou encore Fiedrich Nietzsche. Les deux créateurs ont pu travailler isolément car chacun connaît depuis longtemps l’œuvre de l'autre.
- A Pyramiden, l'été le soleil était toujours présent, son mouvement rotatif perpétuel donnait vraiment l'impression de perdre le nord. C'est pourquoi dans CAMPO SANTO, spectacle vecteur de mouvement, les éclairages tournent en même temps que la vidéo.
- Dans cette installation sonore et visuelle où apparaissent des matériaux sidérurgiques collectés, l'électronique et l'informatique jouent un rôle central : Un surprenant sablier percussif évoque à la fois le bruit métallique de la sidérurgie et les strates du temps qui s'étire, des chœurs virtuels et l’acoustique nordique reconstituée complètent l'ensemble Cairn (Percussions, flûtes, guitare électrique et accordéon) en live sur scène.
- Une des joies de Christelle Séry (Guitare électrique) est de "s'approprier des langages, d'interagir avec l'électronique. Il faut juste s'habituer à l'élasticité et à la chorégraphie du geste instrumental". L' accordéon "quart de tour " de Fanny Vicens (dont 3 exemplaires seulement sont recensés dans le monde) est particulièrement adapté à cette œuvre moderne.
CAMPO SANTO
Théâtre d'Orléans - Boulevard Pierre Ségelle Renseignements et location 02.38.62.75.30
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Crédit photo Pierre Nouvel
Coproduction la Scène nationale d'Orléans
Composition, conception Jérôme Combier / Scénographie, vidéo Pierre Nouvel
Assistant mise en scène Bertrand Lesca
Réalisateur en informatique musical – Ircam Robin Meier
Ingénieur du son Sébastien Naves / Lumières Bertrand Couderc