ARNO © Clodelle
Joie de vivre, violence, humour, poésie, imagination, rudesse, tendresse, retour en images sur le show résolument rock’N'Roll d'ARNO à l'Astrolabe d'Orléans.
| "Je voulais que ce soit plus rock que les précédents" déclarait Arno à la sortie de Futur Vintage, son dernier album.
Ce soir à l'Astrolabe d'Orléans, d'entrée le ton est donné, les lumières crues blanches flashent brutalement.
Costumes sombres pour les artistes, scène dépouillée de tout décor excepté une chaise de bois à l'ancienne qu'Arno rejoindra pour des instants calmes, les titres promettent d'être souvent durs, teigneux à l'image de notre monde sans concession.
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La voix est râpeuse, éraillée par de probables substances que la morale réprouve. On imagine de fulgurantes équipées, des nuits brumeuses, des cigarettes sans filtre, et ce soir encore l'humanité de cet infatigable rocker aux yeux délavés, à la tignasse grise ébouriffée nous réchauffe l'âme.
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Pour "Comme à Ostende" sur fond d'hommage à Jean-Roger Caussimon surgissent ses 18 ans, l'alcool, une étrange pilule qui inspire des clins d'œil aux moules de son assiette On ne comprend pas où il veut en venir, puis tout à coup ce bazar prend un sens et son univers déjanté révèle de bien lucides fulgurances. | Arno marmonne, crie, part dans de longs discours mêlant Mireille Mathieu, "l'icône surréaliste coiffée comme une b... qu'on n'a pas à Bruxelles" et Michel Drucker qui guérit chaque dimanche les spectateurs des cuites prise la veille.
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La musique l'assaille par tous les pores, les veines saillantes de ses mains palpitent. Alors il balade le pied du micro, vacille, reprend sa mystérieuse transe puis brandit les poings contre d'invisibles adversaires. C'est brutal, ça sent la révolte et la douleur, il fait chaud, la salle comble est transportée.
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Arno fait parfois respirer ses textes, aménageant entre ces instants rock débridés de précieux moments forts, tendres pour lesquels il s'assied face à nous.
Elevé dit-on en majorité par sa grand-mère, influencé par l'amour de sa mère par le rock et la chanson française, il affuble les deux femmes de tendres formules tordues dont il a le secret. |
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![]() | Lola c'est pour toi/Que je me lave sous les bras/Y'a qu'un truc que je ne ferai pas/C'est l'after-shave et ça même pour toi est dédié à sa grand mère, une "salope avec de la classe, aux roberts comme des bulldozer". Dans les yeux de ma mère, il y a toujours de la lumière/L’amour je trouve ça toujours, dans les yeux de ma mère frappe chacun au cœur. Probablement parce que dangereuse, voire allumeuse ou emmerdeuse notre mère demeure pour un ange de lumière. |
Le show s'achèvera sur With you, Oh là là, Putain et Bathroom singer, ultime et tonitruant rappel cymbalistique salué par une ovation.
Nous voici maintenant revenus à la dure réalité de cette froide nuit de janvier pluvieuse, avec au cœur la rock n'roll certitude d'avoir partagé 22 titres entrecoupés de propos rudes, de plaisanteries déjantées et de tendres silences, bref d'avoir vécu une sacré performance!
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